Disparaître.com

J’ai souvent psychoté sur ma disparition. Ma fin. Ma mort quoi. Et notamment sur le fait de mourir, dans la vraie vie, mais de continuer à exister sur Internet.

Imaginons le scénario catastrophe : je sors de ma douche, glisse sur le carrelage et tombe, la tête sur la faïence. Raide. Passé l’épisode tragi comique de cette mort -en tenue d’Adam- le pire reste à venir. Pour les autres. Moi je serai mort, donc je m’en ficherai. Mais cela m’amène dès maintenant à penser, pour vous, à cette issue terrible, mais néanmoins inévitable.

« Mathieu mange des carottes »

Car oui, le pire, pour tous mes amis Facebook, ce sera bien de faire le deuil… En m’ayant toujours sous leurs yeux. Comme quand j’étais encore vivant.

Et le plus nul, c’est qu’ils ne seront même pas prévenus de cette fin terrible, avec un mail mentionnant « Mathieu est mort », à l’instar d’un « Mathieu est en couple » ou d’un nouveau statut « Mathieu mange des carottes ». Bref. Facebook n’a pas prévu cette subtilité. Mes « amis » vont donc devoir vivre avec ma ganache dans leur liste d’amis, comme lorsque j’étais vivant. Ou alors, il faudra suivre les instructions détaillées dans ce billet « Les morts de Facebook« .

Donc je me dis qu’il serait de bon ton que mes proches puissent également  supprimer mes autres comptes (Twitter, Viadeo, Quora, Last Radio, Deezer, Dailymotion, etc, etc.) En cas de besoin.

Car dans une société où la mort est plutôt chose obscène, le fait d’être exposé à la vue de ses amis, toujours vivants eux, m’interroge.

Faut-il tuer son double numérique ?

Et bien moi, oui, je trouverais ça logique de le buter. Dans la vraie vie, on vous brule ou on vous met dans une boite. Alors pourquoi ne pas nous faire disparaître de la toile ?

En cas de besoins j’ai donc, pour ma part, stocké tous mes mots de passe et autres numéros de comptes sur un bout de papier. Que je garde précieusement dans un tiroir. (Maintenant, vous saurez où chercher, si je me vautre dans ma baignoire…)

Rupture 2.0

C’est que, dans une époque moderne où tout se passe sous nos yeux, en temps réel, s’éclipser un moment, quitte à revenir ensuite -si une gentille âme veut bien créer un site à ma mémoire (l’appel est lancé)- me paraîtrait salvateur. Le temps de faire le deuil quoi.

C’est comme pour une rupture. J’ai l’impression que le seul moyen de ne pas virer complètement débile, à scruter toutes les cinq minutes les statuts de son ancienne copine (ou copain), c’est de le (la) supprimer de ses contacts… Là encore, le temps de digérer.

Bon, et puis il faudrait aussi supprimer ce blog… Le problème, c’est je ne pourrai pas le faire, je ne serai plus là. Mais vous savez maintenant ce que j’en pense.

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